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Fespacom : Un “Gungu” et un défilé de pirogues pour la clôture

Fespacom : Un “Gungu” et un défilé de pirogues pour la clôture

Culture | -   Nassila Ben Ali

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Le Fespacom a pris fin samedi dernier avec le défilé des pirogues et un Gungu, carnaval traditionnel qui dénonce les méfaits commis par les malfaiteurs dans les localités. Le Gungu est un jugement social et traditionnel qui ne se pratique pas actuellement et qui pourtant, selon les anciens, était une solution contre la délinquance.

 

Le premier Festival pour la promotion du tourisme aux Comores (Fespacom) s’est clôturé le samedi dernier à Itsandra Mdjini. Avant la soirée musicale, un carnaval à la comorienne mimant le “Gungu” a été animé par l’association “Twamaa Ulio” de Ndzauze ya Mitsamihuli à la plage d’Itsandra.

Le Gungu se fait sous forme de procession et sert à dénoncer publiquement l’auteur d’une ignominie. Le Gungu du Fespacom a mis en scène un homme d’une quarantaine d’années, un certain Bakar, qui a violé une petite fille de sept ans.

Comme le veut la tradition, Bakar a eu les mains entravées, son visage a été enduit de charbon, un collier fait de coquilles d’escargot lui a été mis autour du cou.

L’actuel vice-président en charge du tourisme, Djaffar Ahmed Saïd Hassani, présent à la plage avec plusieurs autres autorités, a joué le jeu et s’est jeté dans la foule pour participer au Gungu. Il ira jusqu’à interroger “le coupable”.

Accompagnée d’une foule nombreuse, mélangée d’hommes et femmes, vêtus de vêtements traditionnels, le violeur, pleurant sous les cris de déshonneur et les jets de cailloux et toute sorte d’ordures, a été obligé de chanter, de clamer l’indignité qu’il a commise.


Interrogé sur cette tradition, l’animateur principal de cette sorte de danse a montré qu’il s’agit d’un jugement à la comorienne pour les malfaiteurs, notamment, les voleurs, violeurs, délinquants, entre autres. “Après un Gungu, le délinquant se sent marginalisé et s’isole par la suite chez lui ou dans une autre localité, parfois aux champs, jusqu’à la fin de sa vie”, a commenté Abedi Ali Houdjati qui prône le retour de cette tradition sachant que celle-ci n’avait de préférence pour personne. Devait-on le faire également contre les responsables ou délinquants financiers coupables de détournements de fonds publics ?, s’est demandé cet animateur du Gungu.


L’après-midi a été également l’occasion pour les jeunes de la région d’Itsandra de défiler en pirogue, une tradition de la région, selon le directeur exécutif de l’Office national du tourisme. Mouzammildine tiendra cette occasion pour féliciter les organisateurs de ces activités.

 

“La journée est réussie et j’appelle la population à beaucoup travailler, à protéger nos patrimoines, naturels et culturels, matériels et immatériels pour la visibilité de notre pays”, a-t-il lancé donnant rendez-vous pour l’année prochaine.

 

Pour Hamza Saïd, un jeune qui a participé comme pêcheur au défilé, c’est un grand événement qu’il faut garder. “Je ne suis pas pêcheur, mais je sais conduire une pirogue  étant un enfant d’Itsandra. J’ai grandi à la plage et j’ai appris tout cela naturellement. Je crois qu’il faut sauvegarder cette tradition”, a-t-il vigoureusement fait savoir.

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