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Lutte contre la déforestation : des artistes comoriens et Dahari chantent pour la protection de l’environnement

Lutte contre la déforestation : des artistes comoriens et Dahari chantent pour la protection de l’environnement

Culture | -   Mohamed Soilihi

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L’album sera présenté officiellement au public, le vendredi prochain, 27 octobre à Ndzuani. Un méga-concert musical gratuit sera organisé le soir au stade Missiri de Mutsamudu. Le groupe Ouvoimoja sera accompagné par cinq des artistes comoriens les plus célèbres, Nawal, Maalesh, Cheikh MC, Eliasse et Costy.

 

"Sing 4 Comoros forests”, un répertoire de 10 chansons, plus un bonus par Maalesh, pour faire le plaidoyer de la sauvegarde de l’environnement et la mobilisation pour le reboisement des forêts des Comores.

L’initiative est de l’Ong comorienne Dahari, pendant que l’œuvre est signée par Ouvoimoja, un groupe réunissant les musiciens les plus talentueux de Ndzuani et ayant bénéficié de la contribution d’autres artistes comoriens .

Nawal, Maalesh, Cheikh MC, Eliasse et Costy ont, à cet effet, uni leurs forces et leurs talents avec Ouvoimoja et l’Ong Dahari pour créer cet album aux notes reggae et folk et parler ainsi du contraste entre la beauté des îles Comores et le quotidien difficile des habitants.

L’album d’un temps d’écoute total de 47 minutes et 40 secondes, sera présenté officiellement au public, le vendredi prochain, 27 octobre à Ndzuani.

Un méga-concert musical gratuit sera organisé le soir au stade Missiri de Mutsamudu, en collaboration avec l’Ambassade de France en Union des Comores, l’Exécutif de l’île autonome de Ndzuani, les Mairies de Mutsamudu, Ngandzalé, Adda, Moya et Vouani, l’Alliance française de Mutsamudu, JPC, Ngo’Shawo, Jclpe, les associations culturelles féminines de Mutsamudu et le Comité du Stade de Missiri. Le groupe Ouvoimoja sera accompagné par cinq des artistes comoriens les plus célèbres.

 

Pour une régénération des forêts

L’album, composé autour d’un thème central qui est la sauvegarde de l’environnement, prend un ton tantôt aux allures d’un appel à la révolte, tantôt d’une prêche pour une régénération des forêts par le reboisement et le développement de l’agriculture et la pêche.

Les artistes font aussi la promotion de la beauté du paysage luxuriant des îles de la lune. Rien que les titres, “Rilemewa”, “Le pays en Deuil” ou encore “Histoire des Comores”,  sont des cris d’appel à la révolte contre la mauvaise gouvernance du pays.

“Nous sommes fatigués du système qui ne change pas dans notre pays. Tout le monde fuit ses responsabilités.”, indique un résumé de “Rilemewa” qui dénonce, au passage, les impayés chez les différents corps de métiers dans le pays.

 

Tarissement de 40 des 50 cours d’eau

Dans “Le pays en Deuil”, le reggaeman Lucky exprime, tout comme Cheikh MC qui démontre sa colère au début de la chanson, sa forte frustration. “Les Comores n’est pas le seul pays où une bonne partie du peuple a perdu espoir en ses leaders”, résume-t-on ainsi dans le texte du quatrième morceau de l’album.

Le même Lucky demande dans “Histoire des Comores”, comment en sommes-nous arrivés là ? “Nous ne pouvons pas comprendre les Comores et leur situation actuelle sans prendre en compte les différentes périodes de domination et d’exploitation qui se sont succédées depuis des siècles”, telle est sa proposition.

Mais toutes les préoccupations de Dahari, qui milite sans concession pour la sauvegarde de l’environnement terrestre et maritime, sont exprimées dans “Lève-toi, bats-toi”. Quand quarante des cinquante cours d’eau, autrefois permanents, ont tari sur l’île de Ndzuani à cause de la déforestation, Lucky sonne l’alarme : “chacun de nous est responsable, nous devons nous battre ensemble pour protéger l’environnement”. 

La composition peint une situation qui prévaut aussi bien au niveau planétaire qu’au niveau local. C’est ainsi que la déforestation, l’usage des dynamites et des produits nocifs dans la mer ont été fortement dénoncés dans le titre “Ulanga”. “Où sont allés les oiseaux, les chauves-souris, les poissons de rivière, les calamars ?”

Par ailleurs, pour magnifier la beauté du paysage de l’archipel, Nawal invite le monde, dans Karibu Masiwani, à visiter les îles et découvrir tous leurs trésors : patrimoine historique, rivières et plages, danse et musique traditionnelles. L’artiste fait aussi un appel aux Comoriens à exploiter les richesses naturelles tout en les respectant.

D’où cet hommage consacré à toute l’action de Dahari dans le troisième morceau de l’album. “Nous allons toujours planter, toujours pêcher ; Dahari nous enseignera les techniques durables. Dahari nous soutiendra pour protéger notre richesse : l’environnement.” C’est une sorte d’hymne incitant les villageois à adhérer davantage aux actions durables de l’Ong.

Mais c’est  dans “Walozi” et “Tsitabu” que la vie difficile de l’agriculteur et du pêcheur aux Comores a été décrite. Pendant que le dixième titre de l’album, “Mwalangu”, est une petite prière pour espérer le meilleur dans ce bas- monde et dans l’au-delà.

Et le clou de la production musicale restera le bonus “Dahari”, dont le génie musical de Maalesh a fait introduire plusieurs voix pour témoigner les actions de l’Ong.

Les fruits de la vente de l’album à 5.000 francs comoriens soutiendront le travail de Dahari pour augmenter les revenus des agriculteurs et des pêcheurs, sauver les ressources en eau, et conserver la Roussette de Livingstone et d’autres espèces menacées des Comores.

 

 

 

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