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Salon du livre de Mayotte 2017 : Refus de visas à deux écrivains issus des autres îles de l’Union des Comores

Salon du livre de Mayotte 2017 : Refus de visas à deux écrivains issus des autres îles de l’Union des Comores

Culture | -   Nassila Ben Ali

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Adjmael Halidi et Saindoune Ben Ali n’ont pas pu prendre part à ce rendez-vous culturel placé “sous le signe de l’ouverture et de la rencontre des peuples à travers leurs littératures et leurs écrivains” et qui devait constituer “l’occasion pour de nombreux auteurs de promouvoir leurs œuvres et de rencontrer leurs lecteurs mahorais”. Les deux écrivains devaient animer une des conférences du salon, et l’administration de l’île avait signifié son engagement à prendre les participants en charge.

 

Le premier salon du livre de Mayotte organisé par le Conseil départemental et les communes de Mayotte et ouvert le 21 septembre, s’est clôturé comme prévu le dimanche 24 à Mamudzu.

Placé “sous le signe de l’ouverture et de la rencontre des peuples à travers leurs littératures et leurs écrivains”, ce salon qui, selon les organisateurs, constituait l’occasion pour de nombreux auteurs de promouvoir leurs œuvres et de rencontrer leurs lecteurs mahorais.

Cependant, deux écrivains qui y ont pourtant été invités, ont manqué à l’appel. Il s’agit d’Adjmael Halidi et Saindoune Ben Ali. Ces derniers se sont vu refuser le visa d’entrer à Mayotte pour, selon toute vraisemblance, manque de confiance par rapport aux respects de séjour par les demandeurs.

“Votre volonté de quitter le territoire du département d’outre-mer de votre choix avant l’expiration du visa n’a pas pu être établie”, lit-on sur le document Yva 2017-257-00020 relatif à la notification de refus de délivrance du visa de court-séjour adressé par ce service aux intéressés.


Un des écrivains qui a essuyé ce refus de visa, Adjmael Halidi, a, pourtant effectué ses études (Licence 1, 2, 3 et master), en France, notamment à La Réunion et a vécu et travaillé pendant un certain temps en France hexagonale. “Si j’avais voulu rester là-bas, je l’aurais fait avant”, a déclaré Adjmael lors d’un entretien avec notre reporter.


Les deux écrivains malheureux avaient été programmés pour animer, avec des collègues de la région, la deuxième conférence du salon, le samedi 23 septembre, et l’administration de l’île avait signifié son engagement à prendre en charge les participants.

“Je vous prie de trouver ci-joints vos billets pour un départ prévu le 22 septembre 2017. Vous serez pris en charge dès votre arrivé à l’aéroport de Dzaoudzi où un accueil vous ait réservé” pouvait-on lire dans un courriel envoyé aux intéressés par l’assistante administrative, Moussa-Miradji Riatha.


Trois thèmes allaient être abordés, à savoir, “Les figures et l’ancêtre dans le roman (Le Macua et le Sakalava)” avec Paulina Chiziane, Jean-François Samlong, Nassur Attoumani, Michèle Rakotoson et Abdou Mambo Baco,

Qui méprise quoi ?
 
 “La poésie et l’imaginaire insulaire avec la langue française comme lieu de création autour de trois poètes de l’Océan Indien” avec Saïndoune Ben, Adjmael Halidi et Yazidou Maandhui, pour le dernier sujet, “Ecrire en langue maternelle, le cas du kiswahili avec le roman de Shafi Adam Shafi” par le Dr Mchalezo. Avec l’absence de Saindoune Ben Ali et Adjmael Halidi, on ignore qui les a remplacés.

Sast peut-être. En effet, on devait apprendre plus tard que le décidément bien fameux visa d’entrer à Mayotte a été accordé au président de l’Alliance française de Moroni et écrivain Sast.  


Avec ce refus de visa d’entrer à Mayotte à deux écrivains, le service consulaire de l’ambassade de France à Moroni a fait le choix d’ignorer la “Recommandation relative à la condition de l’artiste”, rédigée lors de la conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture à Belgrade le 27 octobre 1980 et qui recommande aux Etats signataires, dont la France, d’assurer une circulation plus libre des artistes et de leurs œuvres.

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